Le Serpent de Bois de 2025 : la fin de la récré et le retour au réel

Ca y’est, 2025 commence à ramper et janvier est le moment juste pour commencer à faire le bilan de l’année écoulée et de se risquer aux prédictions pour l’année à venir. Elle ne démarrera dans l’énergétique chinoise que le 29 janvier prochain et célèbrera le Serpent de Bois. Revue de détail.

· Société

Par Laurent Chateau

Ca y’est, 2025 commence à ramper et janvier est le moment juste pour commencer à faire le bilan de l’année écoulée et de se risquer aux prédictions pour l’année à venir. Elle ne démarrera dans l’énergétique chinoise que le 29 janvier prochain et célèbrera le Serpent de Bois.

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2024, la tornade du Dragon de Bois a bien soufflé

On avait intitulé les prédictions de l’année dernière : « Dragon de Bois 2024 : l’année tornade » et force est de constater que la promesse a été tenue. Quelle année ! Epuisante comme la plupart de celles qui l’ont précédées mais quand même. Relisez l’article attentivement et repassez-vous les grandes séquences du film. On a souvent fait référence à l’enfance et aux enfants. C’est peut-être ce qui marquera le plus l’année 2024. Trump se fait tirer dessus par un gamin de 20 ans avec un fusil alors que l ‘article faisait allusion à « un enfant qui joue avec un fusil ». Poutine joue avec le bouton nucléaire comme pour une partie d'échecs, Macron dissout l’Assemblée Nationale comme un minot en colère à qui on a cassé le jouet, déclare vouloir se « réarmer démographiquement » et créé le Haut Commissariat de l'enfance. Le Président Sud-Coréen déclare sans coup férir la loi martiale en jouant au petit soldat et se voit destitué.

Le vert « kaki » évoqué dans l’article est partout, les soldats des armées du monde n’ont jamais fait autant de manœuvres en Ukraine, à Taïwan, en Europe ou dans la mer Baltique, l’OTAN est sur les dents. Le Moyen-Orient est en profonde recomposition et le sanguinaire Assad est tombé, redistribuant en profondeur les cartes géopolitiques de la région. « Les discours pourraient devenir plus martiaux, les régimes se durcir, les démocraties se ‘démocraturiser’ encore davantage », on a été servi.

Sur le plan économique, « cette atmosphère belligène pourrait s’exprimer également dans le monde des affaires avec un net renforcement de la compétition, soit par des ruptures technologiques qui donnent le leadership à un acteur dominant (IA…) ». L’IA est désormais dans toutes les têtes (rapports sénatoriaux et ministériels…) et des centaines de milliards sont déversés dans les puces (Nvidia) ou dans les algorithmes. L’ordinateur quantique commence à produire des résultats stupéfiants dans la vitesse de calcul même si les media mainstream n’en parlent jamais. Des ruptures scientifiques majeures sont à attendre de ces (r)évolutions technologiques et la guerre se joue désormais sur ces terrains-là. Sur le plan agricole qui ne peut pas suivre, la colère gronde et les agriculteurs sont descendus brutalement dans les rues. Ce n’est pas fini. Les Etats-Unis partent protéger leurs frontières avec le Mexique et leurs marchés par des murs et des taxes douanières sans précédent, l’Europe devrait suivre avec du retard.

A rebours de ce mouvement protectionniste on écrivait que « des accords commerciaux pourraient se signer comme en 1964 avec les premières signatures du GATT ou la première conférence de l’ONU sur le Commerce et le développement ». En l’occurrence et en dépit de l’opposition de la France, l’accord européen avec le Mercosur est en passe d’être ratifié.

« Le vent de 2024 est propice à ce qui circule, aux déplacements, aux déménagements, aux migrations et aux voyages ». 2024 restera dans les mémoires comme l’année des Jeux Olympiques de Paris bien sûr, qui a mobilisé la France entière et des centaines de délégations. Des migrations toujours plus importantes, la célébration de Notre-Dame de Paris en décembre, le monde s’est brassé. Combien de nos proches ou de vos connaissances ont déménagé cette année (divorces, déménagements ou changement de postes professionnels…) ? Faites le compte et vous serez surpris.

Comme il s’est écrit le 5 janvier 2024, « Parce que le vent du Bois s'ajoute à l'air du Dragon céleste (Tian Long), 2024 devrait être une année « ébouriffante », une année tornade ». (…) Cette manifestation destructrice du vent devra être particulièrement scrutée et anticipée cette année. Avec le vent, le dérèglement (en excès ou en insuffisance) de l'Eau sera encore un élément à suivre en 2024 ». Le cyclone Bellanger a été le plus puissant depuis 35 ans sur l'île de la réunion avec 250 km/h dans les terres, des tempêtes hors normes donnent aux experts l’envie de créer un niveau 6 sur l’échelle de Fujita. 2024 enregistre des inondations en grand nombre partout dans le monde (Darragh, Caetano, Kirk…), Mayotte est sinistrée en décembre.

Le vent du chaos a également soufflé sur l’échiquier politique français, la gifle électorale a claqué aux Etats-Unis en réinstallant D. Trump à la Maison Blanche. Le barnum politique s’est envolé sous la bourrasque.

Sur un plan plus anecdotique, « le Bois étant associé au sens de la vue, il est probable que les écrans trouvent une place particulière dans l’actualité (jeux vidéo, metavers, innovations optiques, télescope…) ». En 2024, le gouvernement a annoncé des restrictions et interdictions dans l’usage des écrans pour les enfants, les réseaux sociaux sont désormais interdits en Australie pour les moins de 16 ans, les fréquences des 15 chaînes de la TNT ont été remises en jeu. Sur le plan technique, les écrans deviennent transparents, les smartphones deviennent pliables à 360° et le CEA-List a conçu un écran tactile à retour haptique pour améliorer l'expérience numérique des personnes aveugles ou malvoyantes.

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Le Serpent de 2025 est un Dragon en plus petit

Alternance du Yin et du Yang, 2025 est une année Yin. L’année reste de Bois surtout que 2025 est une année 9 (soit 3², 3 étant le chiffre de l'engendrement du Bois au carré et l'aboutissement du Métal avec 4+5) mais le Dragon perd en taille, rentre quelques griffes et se fait Serpent. D’aérien et ébouriffant, il se fait plus terrestre, agit sur un territoire plus modeste et le déplacement de l'air s'apaise un peu. Si 2024 était une année de Bois dur (cf. en bas de page quelques traits spécifiques de l’énergie du Bois), il devrait s’attendrir en 2025. Le vortex impétueux de la tornade devrait calmer sa cinétique et sa fureur, perdre en puissance et devenir « brise » mais tout en maintenant son envie de découverte et de tentative, sur un territoire plus circonscris. 2024 a cassé la vaisselle, 2025 va tenter de recoller les morceaux. 2024 a été créatif dans l’art de la perturbation, 2025 tentera d’être imaginatif dans l’art de gérer voire régler les déséquilibres provoqués. Si 2024 se passait dans le Ciel, 2025 devrait se dérouler sur la Terre, moins emphatique et spectaculaire sans doute mais plus ancré et « raisonnable ».

Sur le plan symbolique, 2025 fait penser à cet enfant débordant d’énergie qui revient tout rouge à la maison après s’être bien dépensé à l’extérieur. L’enfant s’assagit après la bruyance de la cour de récréation. Il a tapé dans le ballon et cassé les carreaux des façades en 2024, il est temps de passer à l’étude et à la mise en œuvre réaliste en 2025. Si 2024 se passait à l’extérieur dans le grand vent du terrain de jeu, 2025 devrait se passer dans la classe et dans un espace mieux périmétré. Le bambin est désormais prêt à apprendre ses leçons et à écouter la maîtresse. Pour autant et même si le plus gros de son énergie s’est évacué l’année dernière, il reste un enfant et peut encore faire du chahut.

C’est ainsi que sur le plan (géo)politique, les grandes envolées à l’emporte-pièce du vent de 2024 devraient s’éloigner et devenir plus rares. Finies les promesses électoralistes d'un Trump garantissant la paix en 24 heures en Ukraine, il va falloir désormais se mettre au travail et revenir à la réalité du terrain. Finies les rodomontades d’un Poutine qui menace chaque semaine d’appuyer sur le gros bouton nucléaire. Il va falloir amorcer les accords de paix avec un Trump nouvellement élu. Finies les dissolutions intempestives d’un Macron, surpris par sa propre inconséquence. Il faut à présent boire la ciguë jusqu’à la lie et tenter de fabriquer une gouvernance stable pour le pays pour éviter la sanction des marchés financiers, quitte à recourir à l'avis du peuple par un référendum. Terminées les dépenses somptuaires des Jeux Olympiques (entre 3 et 5 milliards d’euros). Le vent de la finance se fait mauvais et le temps de la disette et des économies est arrivé.

Assad est tombé au Moyen-Orient et Israël a fait sa guerre, il est temps de reconstruire un avenir plus stable et un minimum pacifié dans la région. La Nouvelle Calédonie s’est embrasée en 2024 et certaines usines de nickel ont fermé, on fait quoi en 2025 pour reconstruire et se reparler ?

2025 signe le retour au réel et à la Terre, à ce qui rampe plutôt qu’à ce qui vole, aux actes plutôt qu’aux mots, aux petites victoires plutôt qu’aux grandes envolées et aux coups de menton, au ciseau à Bois plutôt qu’à la hache ou au renversement de table. Le Serpent de Bois aime toujours découvrir et tracer sa voie, faire avancer ses projets mais à son échelle et dans la limite de son territoire. Sérieux, il reste un observateur et un éclaireur curieux mais le ventre collé au sol et dans les limites de ce que lui permet ses anneaux et ses ondulations. Pragmatique, notre reptile a le sens du concret. Créatif, il aime les projets et les innovations réalistes. Curieux, il aime essayer et avancer, peut-être pas loin, peut-être pas vite mais avancer quand même. Il suit la loi des petits pas, un comble pour un animal sans jambes. Il voit moins haut que le Dragon mais il voit plus juste et tombe moins de quilles ou de porcelaine.

Silencieux, le serpent sourd n’aime pas le bruit et préfère la discrétion comme l’écoute créative. Les anneaux ont été bruyamment olympiques en 2024, ils seront davantage lovés l’année prochaine. Ami de la Terre, sage et réflexif, le rampant silencieux de 2025 tentera (sans toujours y parvenir) de réparer l'effet de souffle du géant volant, de recoller les pièces de céramique pour reconstituer le vase.

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2025, l’année de la négociation

On le comprend, 2025 devrait être concrètement l’année de la négociation, de la diplomatie inventive, de l’écoute, de la psychologie et de la discrétion. Les compétences dans l'art de la relation de l'énergie de la Terre, seront à ce titre considérablement appréciées cette année, avec des intentions justes, constructives et ouvertes ou bien, plus manipulatoires et cachées à l'image du Serpent Kaa du Livre de la Jungle. Les tensions internationales devraient probablement baisser en intensité mais avec des échanges diplomatiques intenses, à l’image de l'obtention du cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan ou des premiers pourparlers entre Israël et la République Fédérale Allemande (RFA) en 1965, dernière année du Serpent de Bois. Les institutions internationales (OMC, OCDE, ONU, Europe…) ne devraient pas chômer. Dans ce tourbillon de pourparlers, des piques, du venin dans les mots, des « langues de vipère », des rumeurs et des calomnies circuleront, des réputations pourront être salies, un peu à l’image de l’Abbé Pierre l’année dernière.

Simultanément et comme en 1965 où Charles de Gaule a boycotté les institutions européennes, le protectionnisme devrait se renforcer encore davantage, rendant les échanges diplomatiques plus intenses et nécessaires encore.

Mais l'année devrait rester agitée

Energie de circulation "Bois" oblige, on devrait encore observer des mouvements de troupes mais de manière plus localisée (comme le débarquement des Américains sur l'île de St Domingue en 1965) ou pour stabiliser des fronts. Des alliances ou contre-alliances militaires continueront d’apparaitre (comme l'année dernière entre la Russie et la Corée du Nord). Cette énergie du dialogue s'exprimera également sur le plan politique et national avec des ententes obligées et des alliances parfois contre-nature, des coups bas et des manœuvres de basse politique (chaise vide, chantage,...), des polémiques et des propos particulièrement "venimeux".

Parce que le Bois aime la planification et comme pour le plan quinquennal britannique de 1965, 2025 verra peut-être la sortie d'un plan d'actions ou d'axes structurants (pour rembourser la dette...). Le changement de peau lié au Serpent verra peut-être la reconnaissance de certaines fautes morales ou politiques (comme l'Eglise en 1965 avec sa constitution "Gaudium et spes" qui condamne les erreurs passées de l'Eglise), la réconciliation de certains et le mouvement d'ouverture vers d'autres. Dans cette intention d'ouverture et de grandissement ophiologique, le dialogue inter-religieux pourrait faire quelques progrès.

Les guerres d’indépendance et mouvements irrédentistes (récupération des territoires) devraient se renforcer comme en 1965, grande année de décolonisation partout dans le monde (Maldives, Gambie, Singapour...). Les affirmations nationalistes devraient se renforcer (langue, territoires, symboles identitaires, comme lors de l'apparition du drapeau à feuille d'érable canadien en 1965...). Comme il y a 60 ans, la pression autour de Taïwan devrait s'accentuer notamment sur le plan maritime. Plusieurs pays devraient voir leur régime basculer, les têtes dirigeantes de certains pays pourraient tomber, la période sera porteuse pour les coups d'état, réussis ou ratés.

Bienfait du dialogue, 2025 devraient voir apparaître de nombreux accords entre les chancelleries ou sur le plan économique, dont certains resteront secrets, notamment dans le monde des affaires (entre les GAFAM et les journaux par exemple). La communication devrait rester discrète et froide (le Serpent reste un reptile) et éviter l’esbrouffe de l’année passée. En Ukraine, au Moyen-Orient, l’envie de « passer à autre chose » et de « muer » vers une solution plus pacifique pourra apparaître.

Porté par la colère et l'impatience du Bois, les tensions dans le monde du travail ou la société civile devraient se maintenir voire se renforcer avec des soulèvements qui pourraient dégénérer : contre l’inflation et la vie chère, les impôts, la règlementation, les délocalisations ou les suppressions de postes...

Sur le plan environnemental, le Bois aime le vent et il devrait encore souffler au travers d'ouragans ou de cyclone localisés souvent violemment comme en 1965 avec l'ouragan Betsy ou les 15 000 morts du Pakistan.

Le numérique continuera à faire des bonds de géant en 2025 autour de l’IA et de l’ordinateur quantique (comme en 1965 avec l’invention par exemple l'invention du premier circuit mémoire intégré à lecture unique).

Parce qu’il peut apporter la guérison par son venin transformé en remède, le Serpent d'Asclépios vient réparer et soigner. 2025 pourra à ce titre voir apparaître des inventions notables dans le domaine médical ou pharmaceutique, notamment dans le domaine du cancer comme en 1965, des nouvelles molécules (Aspartam), des nouveaux matériaux (le Kevlar il y a 60 ans) ou pourquoi pas, dans le domaine acoustique (le vocal et l'IA notamment) puisque le Serpent est un animal sourd.

En lien avec l’énergie du Bois (et du sens de la vue) et comme il y a 60 ans (première liaison de télévision en couleur entre Moscou et Paris…), l’actualité et l'innovation audiovisuelle (écrans, TV…) devrait être également nourrie et intense.

Le rétroviseur de 1965 nous laisse également penser que l’actualité spatiale devrait être particulièrement soutenue avec notamment le lancement de nombreux satellites (comme le CNES en 1965) et la création possible d’organismes.

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A titre plus personnel...

Sur le plan individuel, on écrivait que 2024 « sera propice à l'action, fertile et agitée, porteuse pour les audacieux qui n'ont pas froid... aux yeux, à ceux qui sauront s’ancrer dans la réalité et ne pas se perdre dans le vent du rêve ou du doute. 2024 sera l'année de ceux qui osent et du lancement des projets. Elle appelle à l’adaptabilité et à se préparer à… tout. Elle est une invitation pour apprendre à résister à la fanfaronnade en cas de succès, à prendre son temps (avant de parler pour éviter les bourdes) et éviter la précipitation ou l'agitation, à s'éloigner de l'entêtement du bois dur et de l'esprit de compétition, à prioriser ses projets pour ne pas se disperser. Si la colère, la frustration ou l’impatience seront dominantes (montée de sève), les émotions de manière générale seront soumises à rude épreuve en 2024 ». Eh bien, en un peu plus édulcoré, ce sera la même chose en 2025.

Le Serpent de 2025 invite de son côté à s’écouter davantage et à suivre ses intuitions (le 6è sens du serpent). Il suggère également à faire en sorte que sa « parole soit impeccable » comme nous y invite le 1er accord toltèque, à limiter le poison des mots. L'année est une fenêtre opportune ("o-porte-une") pour s’ouvrir sur de nouvelles notions, découvrir de nouveaux territoires mais dans des proportions raisonnables, opter pour la stratégie des petits pas en délaissant les grandes résolutions qui ne sont jamais suivies d’effet. Moins donc mais mieux.

Sage, cérébral et à la recherche d’efficacité pragmatique, le Serpent nous invite à pratiquer davantage la méditation et la lecture, à réfléchir, à s’informer avant d'agir, à approfondir davantage. Plus encore, il nous invite à ralentir pour prendre le temps d'observer puis d’agir sans hésitation une fois notre décision prise, à l'image du naja sorti de son panier qui décide d'attaquer.

Le Serpent nous invite également dans une forme de "négociation intérieure", à changer de peau et à faire notre mue, à laisser derrière nous ce qui ne nous sert plus, pour renaître avec une nouvelle perspective sur le plan professionnel ou familial. Il vient nous proposer d’abandonner ou de régler certaines rancœurs, certaines mauvaises habitudes qui nous empêchent d'évoluer. Il est temps de passer à autre chose, à quelque chose de plus utile, de plus efficace et dans l’idéal de plus grand. Ce travail de transformation intérieure et d'"ecdysis" demande des efforts que le Serpent qui lézarde au soleil n’amorce pas toujours. Se reposer sur ses lauriers, ne pas faire l’effort d'écoute et d’introspection, procrastiner et éviter le passage à l'acte, se dépêcher pour éviter d'avoir à se poser et régler les questions de fond, garder son ancienne peau même si elle est devenue trop petite et de plus en plus inconfortable, à l’image d’un enfant qui ne voudrait pas grandir, voilà le risque de 2025.

Bonne reptation.

* L'énergie du Bois en quelques mots :

Le Bois est l’énergie de l’enfance et de la fantaisie, de la spontanéité, de l’imagination qui ne peut pas ne pas créer et ne pas oser. Le Bois est une énergie d'action, de démarrage, l'amorce et l'enfance des choses. Elle appelle à la germination, des idées, des initiatives, des innovations. Le Bois aime que ça bouge, parfois jusqu’à l’excès, l’agitation inépuisable des enfants. A l'image des parents qui vivent avec un enfant hyperactif, créatif et turbulent. Le Bois est généreux dans sa sève car il est fait pour produire (des graines, des feuilles, des fleurs, des fruits, des parfums, de l'encens, des racines, de l'oxygène, des planches...), souvent pour le meilleur et parfois pour le moins bon. Dans son exceptionnelle envie de vivre et d'essayer, le Bois est fait pour pousser et créer, il ne sait pas ne pas agir. L’herbe coupée repousse systématiquement, voilà l’énergie du Bois. Pulsion de vie, il cherchera à exister, en bien ou en mal. Quel qu’en soit le prix, la racine parvient à écarter les pierres du muret. Dans sa manifestation déplaisante, le Bois ne sait pas attendre et a du mal à gérer ses émotions (comme un enfant). Souvent jaloux (de l’affection que sa mère par exemple porte à ses frères ou à ses sœurs), il aime la liberté (du vent) et jouer à sa guise. C’est ainsi qu’il peut se mettre en colère en cas d’entrave, mélange d’impatience et de frustration, de ne pas exister, de ne pas être écouté, d’être freiné ou ralenti, de ne pas être le centre du monde. La zénitude n’est pas le point fort du Bois qui peut frapper autant qu’il embrasse, la branche peut porter les fruits autant qu'assommer ou fouetter le randonneur imprudent. Poussé à l’excès, le Bois ne sait pas (encore) qui il est et retourne sa formidable énergie contre lui-même (jeu, drogue, sexe, échappement par la rêverie excessive, affabulation, insomnie, somnambulisme).

Crédits photo : Illustrations générées par IA.